Chaque jour, plus de cent millions de contributions sont partagées rien que sur la plateforme numérique Instagram, qui permet de télécharger des images et des vidéos. Parmi ces cent millions de contenus (audio)visuels figurent une multitude de publicités, de textes journalistiques informatifs, de mèmes amusants ainsi que de souvenirs et d’instantanés personnels, tels que selfies et photos avec des ami-e-s. Ces images peuvent être partagées avec le monde entier. Il est des plus passionnant non seulement de partager ses photos mais aussi d’explorer et de consommer les contenus d’autres personnes. Mais quelles traces laisse le visionnage de photos de tiers ? Et comment ces dernières influencent-elles notre perception, l’image que nous avons de nous-mêmes ainsi que notre système de valeurs ou nos habitudes de consommation ? Comment des récits alternatifs (à base d’images qui ne représentent pas les normes traditionnelles) peuvent-ils briser les stéréotypes et inciter à de nouvelles façons de penser ?

La capacité de lire et d’interpréter les images, appelée visual literacy ou littératie visuelle, est aujourd’hui plus importante que jamais. Pour comprendre les contenus et les liens afin de prendre des décisions éclairées, nous devons apprendre à classifier les images, à les décoder et à les juger de manière critique. Une utilisation autodéterminée de ces informations visuelles requiert une confrontation et une analyse des mécanismes sociaux, politiques et techniques, qui se cachent derrière la production et la diffusion d’images mais aussi derrière la consommation de contenus.

D’une part, le fait de consulter les images d’autres personnes est lié à certains défis, et d’autre part, produire, partager et diffuser ses propres contenus recèle également certains pièges. Ces habitudes soulèvent des questions sur la protection des données, le droit à l’image (ou à sa propre image) et la sphère privée. Pouvons-nous protéger nos contenus contre les abus ou une utilisation par des tiers ?

Outre les défis et les pièges exposés ci-dessus, le partage de contenus recèle toutefois aussi des potentiels. L’utilisation des plateformes numériques est un pur plaisir ! Les possibilités offertes par les applications en ligne basées sur l’image sont incroyablement variées et captivantes. Les communautés numériques génèrent de précieux dialogues et une transmission de savoir : elles permettent de trouver des personnes partageant les mêmes centres d’intérêt et de planifier des projets. Mais alors, comment profiter du potentiel et des opportunités des réseaux sociaux ? Comment souhaitons-nous nous présenter dans le monde numérique et quels sont les effets de cette (auto-)représentation ? Comment notre identité virtuelle peut-elle diffuser un nouveau scénario et remettre ainsi en question (également sous une forme militante) les normes sur le corps, le genre et la sexualité, tout en proposant des alternatives ?

Le thème Mes images connectées soulève des questions inhérentes à la représentation (ou à l’auto-représentation) dans l’espace numérique, à la sphère privée et au droit à l’image. Des ateliers, des évènements, des articles de blogs et des kits pédagogiques destinés aux écoles abordent les défis liés à la production, au partage et à la consommation d’images mais aussi la multitude de possibilités et de nouvelles perspectives qui s’ouvrent à nous.